11 novembre 2022

À propos de la NUPES



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À PROPOS DE LA NUPES

Point de vue d'un militant communiste

La NUPES est un accord électoral, pas une alliance organique de partis.

Elle n’engage pas les partis à faire disparaître leur identité respective même si c’est l’objectif à peine voilé de la FI qui s’est comportée de façon totalement hégémonique sur ses partenaires.

Partenaires qui se sont pliés à cette hégémonie pour sauver des députés qu’ils pensaient ne pas pouvoir être élus sans cet accord électoral.

Il faut donc appeler un chat un chat, la NUPES n’est en aucun cas une alliance politique durable et marquée d’une volonté réelle de transformation sociale, économique et politique pour le pays puisque la majorité de ses composantes n’entend pas lutter pour un mode production non capitaliste, le socialisme. Elle est une forme de resucée  des alliances électorales construites par le passé entre PS et PCF

Elle a surtout le grand défaut de s’être décidée en dehors du mouvement social et des masses populaires tenues à l’écart de toute construction démocratique d’une alternative politique qui ne peut et ne doit pas être seulement électorale.

Elle est vouée à un échec qui s’est signalé dès sa création avec l’incapacité de mobiliser plus d’électeurs aux législatives qu’à la présidentielle.  

Cela signifie -t-il qu’il ne faut pas d’alliances politiques ?

Si bien évidemment il en faut pour rassembler le peuple majoritairement dans toutes ses composantes contre la domination du grand capital et sa bourgeoisie trustant l’État.

Mais il faut en finir avec l’idée que voter pour un parti ou une coalition de partis suffirait pour transformer la société.

Les 50 dernières années nous ont prouvé l’inefficacité de telles alliances conçues en haut sans les salariés et les milieux populaires. Ce ne sont pas les unions entre partis qui font le mouvement de masse, c’est le mouvement de masse sur des bases de classe qui contraint les partis à suivre une voie favorable aux travailleurs.

C’est l’histoire du mouvement ouvrier et démocratique qui nous le démontre et cela ne sert à rien de tordre le bras à la loi historique de la lutte des classes sauf à commettre de graves erreurs qui se traduisent par l’écroulement d’un PCF qui est passé de 28% à un peu plus de 2%

Un Parti Communiste de lutte de classe met toujours l’intérêt des travailleurs comme la donnée majeure, première et essentielle dans toute alliance ou accord et n’abandonne jamais ses principes pour des postes ou des faveurs que la bourgeoisie, la sociale démocratie ou le populisme lui accorderaient.

En acceptant de telles compromissions un Parti Communiste se disqualifie dans la classe ouvrière qui a besoin d’un parti ferme sur les principes et donc unitaire pour les luttes et des combats électoraux qui se prononcent clairement en faveur d’une autre société, le socialisme.

Jean-Paul Legrand

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1 commentaire:

  1. Seguin Patrick19/11/2022 13:54

    Le point de vue de Jean-Paul Legrand, posté sur Facebook, est celui d’un 
    militant communiste. En tant que tel, il défend une stratégie et une 
    orientation pour son parti. Ce qu’il écrit concernant la NUPES m’amène à en 
    préciser les contours.
    La NUPES peut être définie comme un accord programmatique entre LFI, PCF, 
    EELV et PS en vue des élections législatives de 2022. Un tel accord 
    implique nécessairement des compromis qui se sont traduits malgré tout par 
    plusieurs centaines de points communs. Il est sous-tendu par l’intérêt de 
    chacune des parties signataires de présenter des candidatures n’entrant pas 
    en concurrence afin de s’assurer un certain nombre d’élus députés et de 
    pouvoir constituer des groupes parlementaires.
    Les qualificatifs et les analyses à propos de cet accord diffèrent, voire 
    divergent. Comme l’estime le rédacteur de la contribution ci-dessus, ce 
    n’est pas faire injure à LFI de considérer qu’elle a « tordu le bras » de 
    ses partenaires car elle se trouvait en position de force : sans accord, 
    LFI aurait eu beaucoup moins d’élus mais les autres partis risquaient d’en 
    obtenir très peu.
    L’expression « Union Populaire », même nouvelle, même écologique, même 
    sociale, s’est presque immédiatement effacée dans les discours et les mots 
    d’ordre de la campagne au profit de termes mettant en avant l’union de la 
    gauche, le rassemblement de la gauche.
    Son (relatif) succès tient justement au fait que cette unité de la gauche a 
    été ressentie à juste titre par les électeurs comme un espoir. De plus, 
    elle a été vécue comme un soulagement « inespéré » puisque plusieurs 
    semaines avant la conclusion de cet accord, toute perspective d’union était 
    toujours farouchement rejetée par les responsables de LFI en particulier. 
    Quelques jours avant l’ouverture des négociations finales, ces derniers 
    rejetaient encore l’idée d’y inclure le PS : n’était-ce pas une manière 
    savamment préparée de faire monter la pression ?
    Enfin, qualifier la NUPES d’accord « historique » est assez surprenant au 
    regard de l’Histoire, justement, et alors qu’il s’agit d’un accord 
    électoral, voire électoraliste, limité aux élections législatives.
    Patrick Seguin, le 18 novembre 2022

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