Compte-rendu de la visioconférence de Giuseppe Cugnata
(doctorant
en sociologie et sciences politiques,
membre de l’association « Espaces Marx
»)
« Comment se structurent les modes de politisation ? »
(22 mars 2023)
Texte de présentation de la conférence La Gauche radicale en Europe débat
depuis des années des raisons de la diminution de son influence. |
Le séminaire «
Qui vote pour la Gauche et pourquoi ? À la recherche de notre identité » a
récemment été organisé par l’association «
Espaces Marx ». Il s’agit ici d’en reprendre quelques éléments importants et de les discuter.
Les moyens de la Gauche pour promouvoir une
société alternative au capitalisme ont été fragilisés. Pour certains chercheurs, l’extrême
droite se substituerait dans de nombreux pays à la Gauche radicale. Giuseppe Cugnata ne souscrit pas
à cette thèse. La Gauche radicale aurait perdu son identité sociale. Pourtant, la Gauche radicale
n’a pas disparu et arrive à avoir des élus.
Il est difficile de définir la Gauche radicale.
On considère généralement qu’elle est de la famille politique de la Gauche européenne. Qui vote
pour elle ?
1) Analyse du vote des précaires
Travail de Walter Haeusl sur les travailleurs
précaires :
Les travailleurs précaires sont ceux qui
s’abstiennent le plus ; et certains n’ont pas le droit de vote. Mais, quand ils votent, ils votent
majoritairement pour la Gauche radicale et pour les écologistes.
2) Sociologie électorale de la Gauche radicale
Travail de Luis Ramiro :
Même si l’on peut constater des différences
entre les pays européens, les catégories socio- professionnelles qui votent majoritairement
pour la Gauche électorale sont essentiellement les professions socio-culturelles, les travailleurs
des services et les ouvriers.
Travail de Tristan Haute :
Les membres des syndicats sont surreprésentés
dans le vote en faveur de la Gauche radicale (par exemple, en France, ils ont davantage voté
en faveur de Jean-Luc Mélenchon que de Benoît Hamon).
Mais le vote en faveur de l’extrême droite
existe et progresse.
3) Genre et politisation
Travail de Raul Gomez :
Dans l’ensemble, l’effet de genre n’est pas
très visible. Néanmoins, quand les femmes sont politisées, elles votent davantage en faveur de
la Gauche radicale. Ce phénomène est très marqué en Islande, au Danemark et en Norvège. Ce sont
surtout les femmes plus jeunes qui votent de la sorte.
4) Le vote des migrants
Travail de Laura Morales :
Il n’y a pas d’homogénéité dans le vote des
personnes ayant un parcours migratoire, mais il est plutôt tourné vers la Gauche (soit radicale,
soit modérée).
Giuseppe Cugnata estime qu’il ne faut pas opposer la lutte des classes et la convergence des
luttes.
Pour aller plus loin :
- les publications de Transform! Europe
? Dossier « La Gauche européenne des années 2020 : avons-nous une stratégie ? », disponible sur :
https://www.transform-network.net/fr/publications/detail/the-european-left-in-the-20s-is-there-a-strategy-1/
? Ouvrage Radicale dans la diversité : la Gauche en Europe 2010-2020, disponible sur :
https://www.transform-network.net/fr/publications/detail/radical-in-diversity-europes-left-2010-2020/
- l’ouvrage du Collectif « Focale », Votes Populaires (enquête électorale sur le cas
français), disponible sur : https://journals.openedition.org/lectures/56910